Nous dédions ce compte-rendu à notre ami Pierre COUFFINHAL, décédé ce 25 mai 2020. Il fut notre guide dans ce beau pays de BEYNAC qu'il aimait pardessus tout, nous a fait rencontrer son père qui nous fit l'hospitalité de son "moulin". Que de bons souvenirs ! Merci Pierre, où que tu sois nous ne t'oublierons pas !
Que la route fût longue pour arriver dans ce Périgord Noir ! Même le GPS s’était perdu ! Pourtant, le château de MARQUEYSSAC et ses jardins sont mondialement connus !
C‘est pourquoi l’apéritif préparé par Yolande sur l’aire de pique nique fût très apprécié et indispensable.
Ces jardins suspendus sont l’œuvre de plusieurs générations d’une même famille depuis 1692.
Les dizaines de milliers de buis sont taillés entièrement à la main (bravo), deux fois par an et donnent ce relief si particulier aux allées sinueuses ponctuées de belvédères, de rocailles, de cabanes, de lieux de repos.
Le panorama qui nous entoure est tout aussi grandiose : émergent de la brume les châteaux de CASTELNAUD, de BEYNAC, de FAYRAC, la cité de La ROQUE-GAGEAC, et surtout la Dordogne, belle, large, généreuse, calme, avec ses langoureuses gabarres.
L’Amicale avait bien fait les choses…
Mercredi soir : répartition des chambres à l’hôtel l’Oustal, chez la cousine de Pierre COUFFINHAL. Les couloirs sont un peu complexes, alors on cherche, on tourne avec nos valises à la main ; heureusement la cousine nous guide.
Départ pour le dîner dans la ferme auberge de Maraval. Le GPS n’est toujours pas d’accord : nous sommes en terre inconnue.
Finalement le dîner régional s’avère… « régional » : grillons de canard, salade de crudités, trou « périgourdin », confit de canard et pommes de terre sarladaises, confites comme il se doit à la graisse de canard, gâteau aux noix… Une bonne nuit en perspective ….
Jeudi, le grand jour est arrivé ; nous allons, avec Pierre, notre guide, visiter Beynac la médiévale, Beynac la magnifique, Beynac et ses ruelles, ses maisons en toits de lauzes, ses quatre portes à ogives, ses remparts, et tout en haut, le « château » : une vrai splendeur d’architecture, murailles et tours crénelées, cours intérieures, donjon XIIe, chapelle…
A l’intérieur, la salle des Etats du XVe avec hallebardes et oriflammes, la tour où s’installa Richard Cœur de Lion et les cuisines du XIIIe, restées en l’état, vivantes, avec une grande table très accueillante malgré les épées plantées en bout.
Pierre est le « maître des lieux »! Il nous invite dans l’intimité de l’Histoire où se mêle le paléolithique, les invasions barbares et normandes et nous fait découvrir la féodalité, les premières croisades, et les guerres avec les « Anglois ». Il est intarissable sur la belle et piquante Aliénor d’Aquitaine, sur les deux rois qui furent ses maris, sur son célèbre fils Richard Cœur de Lion, pour finir avec le terrible Simon de Montfort lors de la croisade des Albigeois.
Nous émergeons du Moyen Age pour nous précipiter à la Taverne des Remparts. Nous l’avions bien mérité, et Pierre aussi !
Départ pour CASTELNAUD-La-Chapelle et visite libre du château-fort. Il est construit sur un éperon rocheux ; alors on monte ! Le moyen âge c’est aussi et surtout la guerre, c’est donc une très belle collection d’armes et d’armures que présente ce château, ainsi que les restitutions grandeur nature des machines de guerres : ENORMES ! Et toujours les jardins médiévaux et la Dordogne éternellement belle en contrebas de l’abrupt (surtout, ne pas parler de falaises en pays périgourdin…)
Le soir, nous nous retrouvons, heureux, beaux, et douchés pour la « surprise ». Elle est de taille ; nous sommes invités par le papa de Pierre à prendre l’apéritif sur la terrasse de sa maison qui fut l’ancien moulin du château de Beynac. Devenue maison familiale, cette belle demeure est entourée d’un magnifique jardin toujours vert et fleuri, amoureusement soigné par papa Couffinhal. Il nous raconte l’histoire de cette demeure où la grande roue en bois fut malheureusement démolie par son grand-père (à l’époque, on ne gardait pas les choses inutiles, surtout si on pouvait en tirer quelque chose…en l’occurrence du bois à brûler). Quel bel endroit, et quelle idée d’aller travailler en entreprise quand on vit dans ce petit paradis ? A chacun sa réponse…
Et c’est donc tout joyeux que nous nous dirigeons vers le restaurant-auberge Lembert, où nous attend, encore, un vrai dîner régional : vous l’aurez compris, c’était du canard…
Le lendemain vendredi, nous changeons de vallée et remontons vers la Vézère pour visiter l’abri sous roche de la Roque St Christophe. Le GPS ne s’est presque pas trompé, et c’est juste à l’heure que nous arrivons au pied de cette cavité naturelle creusée dans l’abrupt ; longue de presque 1 km, elle a été façonnée par l’érosion et la glaciation et s’élève à plus de 80 m au-dessus de la rivière.
Cet abri, classé par l’UNESCO, a été occupé dès le paléolithique puis modifié vers le 10é siècle pour devenir une cité troglodyte du Moyen Age à la Renaissance.
Notre adorable guide nous explique avec beaucoup d’humour l’histoire du peuple des falaises, de l’habitat troglodyte et de son église ; il connaît tout sur les encorbellements, les encoches de poutres, les placards, les canalisations, les fours, les coffres…L’autre grand intérêt de cette visite, ce sont les machines de chantier médiévales. Elles sont reconstituées selon les techniques des bâtisseurs du moyen Age : époque où les ingénieurs étaient « ingénieux ».
Dernier repas régional : nous craquons, c’était du « gésier » de canard… mais en sauce au vin…Un régal !
Après ce dernier repas pris en commun, les participants se séparent : certains vont visiter la Maison forte de REIGNAC, autre abri en partie troglodyte mais d’une période postérieure au Moyen Age, les autres vers leur exaltante vie de retraités… Sans compter ceux qui resteront le samedi pour profiter pleinement de cette belle région, éclatante sous un soleil et un ciel bleu magnifiques qui contribuèrent en grande partie à la réussite de ce périple.
Annie