Escapade en Aveyron (Rodez-Conques)

Les 12 et 13 octobre 2016, nous sommes plus de 30 adhérents à partir (en bus plus que confortable...) à la découverte des trésors architecturaux aveyronnais.

Une première étape nous mena à BELCASTEL pour la visite du château médiéval dominant ce magnifique village classé parmi les "Plus Beaux Villages de France". Un très beau pont médiéval enjambe la rivière, et ici le village a été entièrement restauré avec le respect de l'appareillage des pierres.

Après un succulent repas dans une ferme-auberge perdue dans la campagne, retrouver l'autocar pour une petite sieste fut un moment très apprécié... Mais il ne dura guère, car RODEZ nous attendait, avec sa magnifique cathédrale Notre-Dame (XIIIe-XVIe siècles). Véritable vaisseau de grès rouge, le monument se dresse au milieu de la cité et offre à la vue son magnifique clocher richement ouvragé. A l’intérieur, on admire les voûtes qui se hissent à 30 m au-dessus de la nef, son orgue majestueux, ses magnifiques stalles sculptées, sa chapelle abritant une très belle mise au tombeau du XVIe siècle…

 

Rodez s’étant tourné vers l’Art contemporain, on ne pouvait pas manquer la découverte du musée consacré à l’artiste rhuténois Pierre Soulages. Vaisseau moderne en acier rouillé (dit Corten ), le bâtiment en lui-même est une véritable œuvre d’art, conçu par des architectes catalans.

 

Il abrite la donation de Pierre et Colette Soulages accordée en 2005, riche de près de 500 œuvres composées principalement par des eaux-fortes, lithographies, sérigraphies, travaux préparatoires aux vitraux de Conques, peintures sur toile et sur papier avec gouaches, encres ou brous de noix…

« Figure majeure de l’abstraction, Pierre Soulages est le peintre contemporain français le plus connu au monde ». ..


Pour un non initié, il est bien difficile de comprendre l’œuvre de cet artiste résolument tournée vers le noir-lumière. Il faut déambuler dans les salles savamment éclairées par une lumière douce pour se laisser transporter par ces gigantesques panneaux que l’on voit noirs, au premier regard, puis découvrir les reflets de la lumière sur la peinture et deviner ce que peut signifier « outre-noir ». L’artiste expliquera lui-même : « outrenoir » pour dire au-delà du noir une lumière reflétée, transmutée par le noir ».

 

Fin de la visite à Rodez, nous partons pour l'hôtel, moderne mais confortable. La météo nous fut favorable, et il ne tombera que quelques gouttes pendant la nuit.

 

Départ pour CONQUES, cité également classée parmi les Plus Beaux Villages de France, mais surtout connue grâce à son abbatiale romane inscrite au patrimoine Mondial par l'UNESCO au titre des Chemins de St Jacques de Compostelle. La pluie était annoncée, elle partit plus loin...

 

Brigitte, notre guide, va nous accompagner. Avant de pénétrer dans l’abbatiale, nous nous arrêtons longuement devant le Tympan du Jugement dernier, œuvre majeure de sculpture romane restée étonnamment lisible.

 

A l’intérieur quelques vestiges du cloître ancien demeurent. Après la visite de l’abbatiale et la lecture des nombreux chapiteaux, nous avons le privilège de pouvoir accéder aux tribunes, déambulatoire de la partie supérieure d’où nous pouvons encore plus prendre conscience de la grandeur de l’édifice, plus haut que Saint-Sernin à Toulouse, puisqu’il s’élève à 22 mètres.

La lumière extérieure manque un peu, mais il y en a assez pour nous permettre de nous attarder devant les vitraux, œuvre de Pierre Soulages : après en avoir appris l'historique au cours de notre visite au musée à Rodez, les avis sont partagés… Mais peut-on se permettre d’analyser en quelques mots l’œuvre de cet artiste ? «  Ils respectent tout en la magnifiant l’architecture romane et invitent la lumière extérieure à pénétrer. »

 

Puis ce sera la visite du Trésor de l’Abbaye composé de nombreux reliquaires dont la statue de la Majesté de Sainte Foy, car dans la tête a été enchâssé le crâne de la jeune martyre ; il impressionne par l’éclat de toutes ces dorures. Il est vrai que le Trésor de Conques est l’un des cinq grands trésors européens d’orfèvrerie médiévale. Prosper Mérimée, visiteur, s’exprima ainsi « Je ne m’attendais nullement à trouver tant de richesses dans pareil désert ».

 

Après la découverte de ces trésors, nous redescendons sur terre pour s’attabler à l’Auberge Saint-Jacques où nous pourrons nous réconforter avec l’aligot traditionnel !

 

Il est temps de digérer, aussi nous retrouvons notre guide pour la visite  du village lui-même, où nous nous attardons devant les vieilles et belles maisons à pans de bois. Les ruelles sont étroites et pavées, il faut grimper jusqu’au château pour découvrir la beauté des toits de lauzes.

 

Ce fut une belle escapade, il faudra revenir en Aveyron, département qui recèle encore bien des trésors !

 

 

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