Escapade dans le Lot : St Cirq Lapopie, Rocamadour... Octobre 2013

St Cirq La Popie

 

Et voilà, cela devait arriver ; nous sommes tous partis "avec le Loup dans les Grottes de Rocamadour"....

 

Jeudi : convocation sur le parking, le car et Bernard le chauffeur sont à l’heure, les voyageurs aussi. Dans le bus, les couples se forment : les copines avec les copines, les conjoints avec les conjointes…

 

La route est longue et belle dans les causses du Quercy vers  St Cirq Lapopie mais surtout, semée d'embûches : en effet, nous découvrons que certaines de ces routes ne sont pas accessibles aux autocars ! Et là, avec beaucoup de sang-froid, notre chauffeur Bernard a dû faire quelques modifications d’itinéraires. Bref, nous arrivons à destination avec une seule idée en tête : trouver le restaurant…Ce fut fait, avec plus d’une heure de retard !

 

Le village est accroché sur une falaise de 100m au-dessus du lot, le restaurant aussi : splendide. On monte, on descend, on remonte dans les ruelles médiévales, certaines pavées de cailloux, parmi les maisons à colombages ou celles, d'époque renaissance, avec des fenêtres à meneaux.

Les échoppes qui évoquent l'activité artisanale sont très belles et émouvantes : peaussiers de la rue de la Pelissaria, chaudronniers de la rue de la Peyrolerie et surtout les tourneurs sur bois ou « roubinetaïres » qui produisaient écuelles, gobelets et robinets de tonnellerie. 

Nota : le tourneur n'a rien voulu tourner du tout pour nous… dommage !

 

Un peu d'histoire :

 

La terre de Saint-Cyr appartenait à la famille de Cardaillac. En 1229, Bertrand de Cardaillac rendit hommage à Raymond, comte de Toulouse, pour cette terre. Un de ses descendant, nommé lui aussi Bertrand, reçut en 1395 le château et la terre de Saint-Cirq.

 

Plus tard, trois familles se partagèrent la seigneurie : les « La Popie » , « les Gourdons » et « les Cardaillac ».

 

En 1471Louis XI fit démanteler le château de Raymond de Cardaillac qui avait pris parti contre lui en soutenant le duc de Berry. Le château fut reconstruit sous le règne de Charles VIII,

 

 

 

La balade continue :

 

Pas très loin du tourneur sur bois, la belle bâtisse du XIIIème siècle, classée monument historique, abrite un lieu de vie et de recherches pour les artistes du monde entier : c’est la Maison Daura, qui a d'abord eu pour vocation d'être un hospice durant le XIIIe siècle. Elle a été acquise par la suite et habitée pendant quelques années par le peintre catalan Pierre Daura  qui se lia d'amitié avec son voisin André Breton, écrivain et chef de file du mouvement surréaliste. Que d’artistes!!!! 

 

 

 

La balade n'est pas terminée et elle doit se mériter : après avoir gravi les nombreuses marches jusqu'au vestiges  du fort (où les trois familles seigneuriales ont bâti leurs châteaux au XIIIe siècle.... eh oui, il faut suivre...),  nous  découvrons enfin le sublime panorama de la vallée du Lot : les falaises, le chemin de halages, les moulins, mais point de gabares où les vins de Cahors partaient sur Bordeaux

 

 

Bon, fini de rêver :

Bernard et le car nous attendent pour le départ. Pour ? ... Rocamadour.

Toute la maestria du chauffeur aura été nécessaire dans les virages (pourtant nous étions pour certaines gavés de Nautamine)  et l'arrivée à l'hôtel fût remarquable et remarquée. 

Le 2e bâtiment de l'hôtel du Lion d'Or  nous attendait avec les clés. Je dois dire que nous ne sommes pas tous égaux dans le partage des chambres. Les plus malchanceux sont.... (Ils se reconnaitront). Tout ceci a été compensé par les éclats de rire dans la chambre des "copines". Ensuite nous avons innové. En effet, le diner eut lieu dans un restaurant tenu par des anglais. Eh oui ! Et là, pas de surprise : c'était moyen ... Mais qu'est ce que c'était sympa !  

 

Vendredi:

Rendez vous devant les ascenseurs ou pas (les plus sportifs montent à pied), le but étant de se retrouver devant le château à 10h30 avec la guide. Objectif tenu. Mais, surprise, la guide nous a demandé de redescendre puisqu'il n'y avait rien à visiter au château... non, non, ne riez pas ! C’était vrai !

 

Heureusement les plus malins en ont profité pour admirer les paysages somptueux de Rocamadour agrippé à sa falaise de 150m au-dessus de la rivière de l’Alzou.

 

La visite du sanctuaire fut un grand moment.

Haut lieu de pèlerinage depuis mille ans, on y vient surtout pour la Vierge Noire (1) les sept chapelles du sanctuaire de Notre Dame de Rocamadour dont la Basilique Saint Sauveur, la Crypte Saint Amadour, et la chapelle Saint Jean Baptiste, qui sont  inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Et c'est à droite de l'entrée de la chapelle de Notre Dame que  se trouve l'endroit où fut trouvé le corps de St Amadour-Zachée (2)...

 

Puis on aperçoit, en haut,  plantée  dans la roche, "l'épée de Roland" qui, après avoir vainement tenté de la briser, l'aurait lancée si fort qu'elle aurait percé la "Brèche de Roland" dans les Pyrénées, puis parcouru 350km, puis serait venue se planter directement dans la faille à coté de la chapelle….C 'est FOU !  

(L’arme que l'on voit à présent est une copie de l'originale enlevée par les Anglais au VIIIe siècle).

 

Le déjeuner fut un bon déjeuner. Je crois qu'il est monté à la tête de certains et certaines…Nous avons même vu, mais ne le répétez pas, le chauffeur Bernard faire un bisou à Rolande ! 

 

Départ pour le Gouffre de Padirac :

La descente est vraiment vertigineuse. Les 103m se font en ascenseur (ou une partie à pied). La dimension de la cavité est de 35m environ. A fond coule une rivière souterraine qui parcourt une partie d'un grand réseau de plus de 40 kilomètres. (Le gouffre fut découverte en 1889 par le Père de la Spéléologie, Édouard-Alfred Martel, puis le réseau fut exploré par les spéléologues, Gaupillat, Armand et Foulquier).

Nous embarquons avec ordre et  méthode sur les barques à fond plat. Le guide nous raconte la "grande pendeloque", stalactite géante de 60m de haut, nous fait admirer le "lac de la pluie", le « lac des gours » et la salle du Grand Dôme, nous fait rire ou crier sur commande. C'est à pied, en grimpant au moins 150 marches, en transpirant et en soufflant que nous découvrons une multitude de candélabres, cascades de calcite et sculptures baroques… concrétions toutes plus belles les unes que les autres.

 

1h30 inoubliables.De retour dans le car, tout le monde se tait. Le silence de l'émotion ou de la fatigue … Nous repartons vers notre destin.

 

(1 La Vierge Noire de Rocamadour

Les anciens pèlerinages de Rocamadour sont axés autour d'une vierge noire dite de St Amadour. La Vierge Noire vénérée aujourd'hui serait datée, selon les experts, du 12e siècle. Il ne peut en ce cas s'agir d'une création du 1er siècle.! Pourtant la Tradition veut que le Saint homme ait ramené avec lui, d'Orient, une statue de couleur noire sculptée par St Luc l'évangéliste lui-même! Il s'agit d'une vierge en majesté, bras écarté, ce qui est peu fréquent, ne tenant aucun objet ni l'enfant assis sur son genou gauche. Effectivement de couleur très sombre, d'environ 70cm de haut, elle aurait eu le visage et les mains recouverts de lamelles d'argent... La statue pourrait être en bois de chêne car ce dernier devient très sombre avec le temps et obtient cette patine tannique s'il est humidifié au départ. Or le nom Quercy peut provenir de Quercus : le chêne!Force est d'admettre que la statue apparaîtra sur le site en même temps que la remise à jour du tombeau de St Amadour... et lui sera attribué pour les besoins de la cause du pèlerinage. Pourtant la vierge est forcément antérieure au XIIe siècle, quoiqu'en disent les experts, puisque la bulle du pape Pascal II mentionne déjà en 1105 le culte à "La Bienheureuse Vierge Noire de Rocamadour" !!!

 

(2) Un corps intact dans le rocher

C'est en 1166 qu'eut lieu, peut-être sous l'impulsion des bénédictins, la découverte de la dépouille du Bienheureux St Amadour lors du terrassement d'une tombe prévue devant l'ermitage. Les textes ajoutent que le corps était dans un parfait, et exceptionnel, état de conservation... il ne pouvait s'agir que d'un miracle ! Le corps fut transféré près de l'autel et offert à la dévotion des fidèles... jusqu'en 1562 où Bessonies et ses protestants mettent la cité à sac et brûlent la sainte dépouille et toutes les archives du lieu.

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