13 septembre 2015 : tout avait très mal commencé : lever à 4h du matin pour un départ prévu à 8h, et 2 h de retard au décollage ! Bon, pas grave, on partait pour le Canada… destination Montréal. Mais ce n’était pas fini : un peu de pluie à l’arrivée et 3h de route nous attendaient pour aller à Québec, dans un très beau motel excentré.
Le lendemain, lever tôt, sans problème grâce au décalage horaire, nous prenons la route de Tadoussac : attention, risque élevé de Caribou... Juste après le Pont d'Orléans, nous passons devant les Chutes de Montmonrency, photos obligatoires, rapides, trop rapides: nous y reviendrons au retour, car il pleut et nous n’avons pas le temps… elles sont vraiment belles ces chutes.
Le doux bercement du bus est accompagné par les paroles revitalisantes de Carole, notre guide. Elle nous explique les règles, les mots, les expressions, les accents, les sites, les visites, les toilettes (salle de bain au Canada), les horaires et, surtout, elle chante...que du bonheur !
Après une visite libre de la basilique Ste Anne de Beaupré et un déjeuner sympa, le plus dur (et le plus beau) nous attend : la croisière aux baleines, sur le Saint Laurent, 3 h de vagues et du vent qui fouette les visages ; certains aiment çà, d'autres sont un peu nauséeux. Mais les baleines sont là, ce sont des petits rorquals dont on ne voit pas la queue mais les dos argentés bien arrondis et la nageoire triangulaire ; il y a aussi des phoques par centaines ! A l’entrée de la rivière Saguenay, plus calme, les bélugas tous blancs nous font leur spectacle ; les photographes sont partout sur l'avant du bateau, style "on est les rois de monde.." sur le Titanic...exceptionnel !
Après une bonne nuit dans un motel sans ascenseur, encore du bateau, avec le beau temps cette fois (il ne nous quittera plus de tout le séjour), direction la ville les Trois Pistoles sur l'autre rive du St Laurent, pour la visite du Parc Côtier Marin du Bic. Là, nous avons la chance d'avoir un guide-naturaliste : pourquoi « naturaliste »? Parce qu'il a le chapeau, le vrai, celui du trappeur, et c’est celui qui connait tous les oiseaux du rivage, les phoques, les ilots et les récifs dressés dans le fleuve. Bref, il est naturaliste parce qu'il connait la nature… eh oui !
Nous n’avons pas encore parlé de l'hébergement : le soir, quand nous arrivons à l’hôtel (des motels pour la plupart), Carole fait l'appel dans le bus pour distribuer les clés des chambres : les chanceux sont au 1er étage (c’est le rez-de-chaussée pour nous) , car dans les motels, pas d'ascenseur, pas de volets aux fenêtres non plus : on s'adapte..
Les repas sont des repas de groupe, tout est prévu, l'heure, la salle, les potages, les légumes croquants et les gros gâteaux, mais pas le vin. Alors c'est très compliqué pour un français, mais on s'en sort après un calcul complexe de taxe et de pourboire inclus ou pas...
Le quatrième jour, nous partons pour Percé, après un petit déjeuner continental : attention, petit déjeuner continental veut pas dire que vous n’avez pas droit aux œufs brouillés ou frits avec bacon, ni aux céréales ; juste café, parfois jus d’orange, croissants plus que mous… pain de mie grillé déjà beurré à chaud (beurk…), confiture industrielle… Les pancakes au sirop d'érable, on oublie, jamais vus… on en achètera pour emmener en France… Donc après le petit déjeuner continental nous longeons le St Laurentjusqu'à sa plus grande embouchure. Les maisons sont splendides, de style unique, colorées, avec toits hauts et pentus, des longues terrasses couvertes et surtout entourées de gazon parfaitement tondu, sans clôtures…quelle surprise !
L 'après midi est consacrée à la visite du Parc Maritime du Forillon: waouh, c'est géant... (ici, Carole nous apprend qu’il faut dire, avec l’accent québecquois : c’t’é écœurant !). Nous sommes au nord des Appalaches entourées de forêts de sapins immenses, nous longeons la Baie de Gaspé ; les falaises (cap Bon Ami) bordent le littoral, les couches inclinées de roches sédimentaires nous fascinent et surtout la faune comme l'écureuil roux, le porc-épic d'Amérique, le castor du Canada, le coyote et même l'ours noir... eh bien oui ! Vous ne nous croyez pas ? Alors demandez à « la femme de l'homme qui vu l'ours » : Colette !
Elle saura vous dire que Jacques, qui marchait bien devant nous, l'a vu, à quatre pattes, traverser le chemin, sans le quitter du regard ! Et c'est tremblant, assis sur un banc qu'il a tenté de le raconter à tous ceux qui ne voulaient pas l'entendre : " voyons , Jacques, quand même ..." Plus tard des randonneurs belges nous ont confirmé la présence de l'ours : mais c'étaient des belges ...
Le motel du soir est magique : situé juste face au Rocher Percé avec vue sur l’océan et l'ile de Bonne Aventure.
Et c'est en bateau que le 5éme jour nous sommes partis à la découverte. Les appareils photos sont prêts, les photographes sont à l'affût. Le rocher Percé est une île coupée au carré avec un énorme trou, spectaculaire, sur lequel rien ne pousse.
Nous accostons sur l'ile de Bonne Aventure pour une longue et énergique marche. Le but : aller voir une colonie de Fous de Bassan, magnifiquesoiseaux marins qui nous saluent par de majestueux envols.
Juste le temps d'une visite au Musée Acadien, beau témoignage de la vie des Acadiens et de leur déportation en 1755, et nous reprenons la longue route vers Carleton.
Le lendemain, une journée studieuse nous attend ; nous allons découvrir les origines de la vie au Parc National de Miguasha: phénoménal ! Les fossiles exposés nous racontent l’histoire de l'évolution et de l'explosion de la biodiversité depuis des centaines de millions d'années. On y voit même un fossile de poisson dont la nageoire comporte des éléments ressemblant à une main : trop fort ! Heureusement nous n'avons pas eu d'interro écrite sur les Ediacariens, ni sur les Scaumenacias ou les spécimens de Placoderme Bothriolepis !... Passionnant, ce parc, qui fait partie du patrimoine mondial de l’Humanité par l'UNESCO.
Nous reprenons la route le long de la baie des Chaleurs dans la Vallée de la Matapédia en direction de Rivières-du-loup.
Après une nuit remplie de rêves de fossiles et monstres divers, le réveil pour le lendemain matin était prévu à 7h30, douche 7h45, petit-déjeuner à 8h, valises devant le bus à 8h30, départ à 8h45. Il parait, dixit Carole, que nous avons été champions de la ponctualité ! Du jamais vu pour elle !
Le voyage vers Québec est très sympa, le long du Bas-St-Laurent, avec arrêts dans des villages adorables, typiques, colorés et surtout avec des boutiques, artisanales certes, mais des boutiques. Quelquefois nous avions au moins 30 mn pour en faire le tour, pour faire des choix difficiles entre deux souvenirs (avec caribou ou sans caribou).
Etape découverte : pour certains ce sera la visite d’un sous-marin, pour les autres une jolie marche le long de la côte bordée de maisons colorées, toutes plus jolies les unes que les autres… Et Carole profite de cette liberté qui nous est accordée pour lézarder un long moment au soleil !
N'oublions pas que dans le bus il se passe beaucoup de choses : les explications de Carole nous instruisent, non seulement sur Gilles Vignaud ou R. Charlebois, mais aussi sur les indiens qu'il faut aujourd'hui appeler "autochtones", sur l'histoire du Québec et des Acadiens, et aussi de ses tantes, oncles et cousins gaspésiens…
Nous arrivons à Québec, qui veut dire en langue algonquine : "là où la rivière se resserre" nous explique le guide local. Fabuleuse ville, fondée en 1608 par Samuel de Champlain avec son centre historique qui évoque les premier temps de la colonie, la Place Royale et les Pleines d'Abraham qui virent la défaite des français en 1759.
Tout le monde adore Québec et ses soirées animées, les petits restaurants avec terrasses, et surtout celui où nous sommes allés diner, "Le Vieux Spaghetti". On se faisait une joie de manger italien : raté, "ici on ne sert pas de pizza, encore moins des spaghettis " cherchez l’erreur ! Bon, on s'est rattrapés en se jetant à corps perdu dans la balade en ville, en long, en large et surtout de bas en haut, car ça monte !
Puis nous voilà partis à la recherche "du petit vêtement souvenir canadien, en pure laine peignée, celui qui est si bien coupé et d'une telle qualité qu'il serait vraiment dommage de s'en priver"(n'est-ce pas Dominique ?), bref, nous avons « magasiné ».
Cela nous a permis de voir et revoir le superbe Château Frontenac , l'Hôtel du Parlement où , d’ailleurs, nous avons eu la chance de déjeuner le midi (mais pas visité, hélas…), puis les fortifications qui n'ont jamais servi, puis la sublime Place Royale où Carole s'est mise à chanter, puis les parcs et la très belle balade le long des rives du St Laurent.
Le 8e jour nous repartons pour Montréal. Le trajet est long, c'est vrai, mais nous nous arrêtons pour une vraie visite des Chutes de Montmorency. Ces chutes sont une merveille : qu'on les visite d'en haut ou dans bas c'est magique. Nous avions opté pour une visite par le haut, c'est à dire avec un passage sur la passerelle ; c’est vertigineux et impressionnant, tellement impressionnant que certains ont fait demi-tour, tandis que d'autres, plus téméraires, auraient souhaité redescendre par les escaliers accrochés à la falaise ; mais refus de Carole, il faut rester « groupir » …
Les photographes photographiaient, les randonneurs randonnaient et les râleurs râlaient ....un voyage normal quoi !
Merci Carole qui nous a organisé cette belle étape. Dans le bus, toujours l'ambiance, surtout quand on "allume le feu", entre deux éclats de rire d’Eliane .
Donc, le retour sur Montréal se poursuit : passage dans un village typique animé par « tarte en fête » (c’est l’époque de la récolte des pommes), puis en ville nous ne manquons pas la visite du célèbre marché Jean-Talon où nous avons pu acheter des fruits. La visite en bus est menée par une guide locale qui, avec beaucoup d'humour, nous fait découvrir sa ville, ses monuments, son stade olympique toujours pas fini de payer… ses travaux (les trous qu'on bouche et qu'on rebouche), les statues de ceux qui n'ont rien fait pour la ville, et ses pompiers qui mettent les sirènes pour aller déjeuner: grand moment !
Après un repas enfin typiquement québécquois (smoked meat), temps libre et balade avec Carole : alors là je prends un moment pour vous expliquer les feux rouges : d'abord il faut essayer de trouver sur quelle rue ça s'applique, ensuite vous voyez que les voitures sont arrêtées, les piétons aussi : en fait, rien ne bouge... Pourquoi ? Parce que la petite main rouge est allumée et que le décompte se met en marche 10...5..4..2.. 0 , vite vite, les piétons traversent, sachant qu'ils ont 20 secondes pour passer : le petit bonhomme vert clignote et le décompte commence 20..19 ... 18... ..0 ; c'est simple. Ce qui est surprenant c'est que personne ne déroge à la règle ... C'est ça le Québec…
Et voilà, c'est fini, direction l'aéroport. Après une longue et interminable queue pour l’enregistrement, nous apprenons que notre vol est retardé de 2h30, puis nous constatons que tout le monde est séparé dans l’avion, y compris les couples… la nuit sera longue ... Et nous retrouvons le plancher des vaches (toulousaines)… presque à l’heure prévue… Enfin avec 2 bonnes heures de retard, comme à l’aller !
Merci à Colette pour la préparation de ce sympathique périple, et à bientôt pour de nouvelles découvertes!
Annie Auxoux